Face à l’urgence sanitaire et n’ayant aucune autre solution d’hébergement, Médecins du Monde a installé le 26 mai un camp de « déplacés européens» à Saint-Denis : Médecins du Monde a apporté un abri momentané en l’attente de solutions plus dignes et durables aux familles Rroms (116 personnes dont 41 enfants et 5 femmes enceintes), victimes d’un incendie qui a coûté la vie d’un enfant.
Face à la mise en danger des personnes, face à la demande d’une Table Ronde, la seule réponse de l’Etat est une assignation en justice.
De bidonville en bidonville, après chaque évacuation, les familles Rroms sont condamnées à une vie d’errance car aucune solution adaptée et globale n’a été trouvée pour leur apporter dignité et stabilité. Ces expulsions répétées, sans solution de relogement entraînent un épuisement, des ruptures de soins et de suivi médical, notamment pour les femmes et les jeunes enfants.
Etat, collectivités locales et territoriales se renvoient en permanence la responsabilité de cette situation. Ce manque d’engagement des acteurs institutionnels se traduit par une maltraitance de fait. Médecins du Monde, la Fondation Abbé Pierre et le Secours Catholique demandent que l’Etat réunisse l’ensemble des acteurs concernés, afin de trouver les réponses adaptées à la prise en charge de ces familles fragilisées et ce, dans chaque région. En Ile de France, une table-ronde régionale réunissant les municipalités, les collectivités territoriales, les services de l’Etat, les associations et tous les acteurs concernés doit être rapidement organisée.
Médecins du Monde a été assigné en référé par la Préfecture de Seine-Saint-Denis devant le Tribunal de Grande Instance de Bobigny, pour occupation d’un terrain sous la propriété de l’Etat. Le jugement passera en délibération vendredi 26 juin.
Dernière minute:L’audience a été renvoyée au lundi 6 juillet, à la demande de l’avocat de la Préfecture.
Hier, Médecins du Monde, soutenue par la fondation Abbé Pierre, le Secours Catholique et de nombreuses autres associations, a tenu une conférence de presse pour dénoncer la maltraitance institutionnelle dont sont victimes les roms, en Ile de France en particulier et au niveau national. La demande d’une table ronde réunissant tous les acteurs concernés au niveau régional demeure sans réponse à ce jour.
Les 116 personnes vivant sur le camp de Saint-Denis sont donc maintenues dans une pénible incertitude. Suite à ce renvoi au 6 juillet, Médecins du Monde qui va faire le point avec les familles, réaffirme la nécessité d’engager la concertation avec tous les acteurs pour trouver des solutions stables.

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